Après le petit tour d’horizon du vocabulaire des porte-bébés et écharpes de portage, voici un petit récapitulatif des différents termes employés pour décrire les positions dans lesquelles on peut placer son bébé porté.

Position physiologique

La position physiologique respecte le développement du bébé, sans brûler les étapes : le bébé est assis-accroupi, les genoux plus hauts que les fesses permettent au bassin de basculer et au dos de suivre sa courbure naturelle. On ne force pas sur l’écartement des jambes.

 

Quand on s’intéresse aux écharpes de portage et autres porte-bébés, l’expression qui revient le plus souvent est la fameuse « position physiologique » : c’est en effet cette position que l’on cherche à obtenir lorsque l’on porte son enfant, quel que soit le moyen de portage utilisé. Mais qu’est-ce que ça signifie, au juste ? En réalité, il n’y a pas qu’une seule position physiologique, et elle n’est pas la même pour tout le monde, tout le temps.

La définition immédiate d’une position physiologique est  une position qui respecte le développement de l’enfant, en fonction de sa morphologie et de celle du porteur. Pour faire simple, il s’agit de placer son bébé dans une position qu’il sait adopter de lui-même, sans le forcer dans une posture qu’il ne saurait tenir naturellement sans aide du porte-bébé. C’est donc une position dans laquelle on sait porter son bébé à bras, sans porte-bébé (même si celui-ci va apporter un soutien supplémentaire qui va permettre de porter plus longtemps).

Concrètement, un nouveau-né n’a pas la musculature nécessaire pour tenir verticalement sa colonne vertébrale et sa tête : il ne tient pas debout, il « s’effondre » si on essaie de le porter droit. En revanche, si on l’assied sur un bras pour le porter en soutenant bien ses fesses et ses cuisses, son dos se courbe et sa tête se pose sur la poitrine du porteur. Il est alors dans une position assis-accroupi, « en boule », qui lui est naturelle – elle ressemble d’ailleurs à celle qu’il avait dans le ventre de sa mère en fin de grossesse. Cet enroulement permet d’éviter la pression sur la colonne vertébrale qui n’est pas encore prête à se redresser, et le regroupement de ses membres le rassure.

Outre le dos, on fera également attention au bassin du nouveau-né ; généralement, les bébés naissent avec le bassin « fermé », ce qui signifie qu’il n’écartent pas d’eux-mêmes les cuisses : sur le dos, ils remontent les jambes dans l’alignement du bassin. Toujours pour respecter leur développement, on évitera donc de forcer sur les hanches lorsqu’on les porte, jusqu’à ce que le bassin s’ouvre et qu’ils se placent d’eux-même en position jambes écartées.

Si on résume les deux points précédents, la position physiologique pour un nouveau-né, c’est le dos arrondi, les membres regroupés, les genoux remontés et les jambes dans l’axe du bassin. Oui mais voilà, un bébé grandit et se développe ; le bassin s’ouvre, ce qui permet de le porter en écartant ses jambes (ce qui est plus confortable pour le porteur quand l’enfant grandit), mais ce n’est pas tout : le dos se muscle aussi. Ainsi dès lors qu’un bébé est suffisamment tonique pour tenir son dos et sa tête, il n’aura pas forcément toujours le dos arrondi en période d’éveil : il sera capable de se redresser pour regarder autour de lui et interagir avec son environnement. Cependant, son dos s’arrondira à nouveau s’il relâche ses muscles, pour faire un câlin ou s’endormir. On le portera donc toujours en position assis-accroupi (les genoux plus hauts que les fesses) afin de lui permettre de le faire confortablement.

Un bébé plus grand a le tonus musculaire suffisant pour redresser son dos en période d’éveil. Cependant, le bassin est toujours bien basculé pour lui permettre de se relâcher s’il le souhaite.

Ventre, hanche, dos ?

On parle de position ventrale quand on porte son bébé entièrement devant soi, c’est-à-dire avec les deux jambes et les deux bras devant le porteur. Cependant cette expression est un peu trompeuse, car en terme de hauteur, on ne porte pas son bébé sur son ventre, mais plutôt sur sa poitrine, à « hauteur de bisous » (ce qui signifie qu’on peut embrasser le sommet du crâne de son bébé simplement en baissant la tête, sans avoir besoin de se pencher). Cette hauteur permet non seulement de moins sentir le poids de son bébé, mais également de pouvoir l’observer plus facilement et de pouvoir s’adapter aux signes qu’il donne (faim, chaud, froid, éveil, endormissement…). Il existe plusieurs positions ventrales que nous détaillerons un peu plus tard dans un autre article.

On parle de portage hanche lorsque le bébé est placé sur le côté du porteur de telle manière qu’une jambe et un bras se trouvent devant celui-ci, et une jambe et un bras derrière lui. Encore une fois l’expression est trompeuse, car le bébé est porté plus haut que la hanche, toujours à hauteur de bisous. Selon la morphologie du porteur et les préférences personnelles, le bébé pourra être placé plus ou moins décentré. Pour pouvoir porter sur le côté, il faut que le bébé ait le bassin suffisamment ouvert pour qu’il puisse se mettre à califourchon sur la hanche du porteur sans forcer sur l’écartement de ses jambes – avant ce stade, on utilisera une position ventrale que l’on pourra décaler un peu sur le côté au besoin, nous y reviendrons par la suite.

En portage hanche, le bébé est placé sur le côté, une jambe et un bras derrière le porteur.

Enfin, on parle de portage dos lorsque le bébé est placé sur le dos du porteur. La hauteur de portage pourra varier suivant les préférences personnelles et le moyen de portage utilisé, difficile ici de parler de hauteur de bisous à moins d’avoir la tête qui tourne à 180°… On pourra également porter un peu plus haut qu’en portage ventral puisque le menton du porteur ne viendra pas gêner la tête du bébé, ce qui permettra à l’enfant de regarder par dessus l’épaule du porteur et donc d’élargir son champ de vision.

Le portage dos peut ouvrir de nouveaux horizons au bébé lorsqu’il lui permet de regarder par dessus l’épaule du porteur

Partager

Comments are closed.

valerie.s
About The Author

valerie.s

Valérie, porteuse depuis 5 ans et 2 enfants, et monitrice de portage à Lille